La vie devant soi
La vie devant soi a été écrit par Romain Gary mais signé Emile Ajar. En effet, l’auteur avait opté pour un nom d’emprunt et son identité ne fut révélée qu’à sa mort. Il avait si bien organisé sa double identité qu’une autre personne allait répondre à sa place aux journalistes. Il a ainsi pu obtenir un deuxième prix Goncourt (chose impossible pour un même auteur) en 1975, l’année de sa parution. Il a fait ce choix pour retrouver une totale liberté d’expression et ainsi s’essayer à un tout nouveau style. Ce livre dont l’écriture est très originale, nous raconte l’histoire du jeune Momo qui vit chez la vieille Madame Rosa, une juive qui l’a élevé dans sa pension d’enfants de prostitués. Un lien très fort unis ces deux personnes qui n’ont pourtant presque rien en commun. Mais Momo va rester jusqu’à la fin avec Madame Rosa afin qu’elle survive le plus longtemps possible à ces six étages sans ascenseur et qu’elle ne meure pas à l’hôpital.
Mon avis :
J’avais déjà lu ce livre au collège pour les cours et j’avais vraiment apprécié cette histoire. J’ai alors eu envie de me replonger dans ce texte des années après. Et je ne fus pas déçue ! J’ai encore adoré ma lecture ! Je pense même davantage que lors de la première, avec le temps on a plus de clés pour comprendre certains détails.
J’ai tout d’abord adoré le style d’écriture. On est complétement plongé dans la vie de Momo qui nous est racontée avec ses propres mots, on est au même niveau que lui. Ce ne sont pas de beaux mots pour faire uniquement bien. Ce personnage paraît vraiment très fragile, il n’a que Madame Rosa et toute sa vie dépend un peu de la sienne. Son côté vulnérable est aussi accentué par son ami parapluie : Arthur. On a l’impression d’être dans la tête d’un tout jeune enfant, insouciant alors que ce n’est pas le cas. Il est déjà rôdé aux injustices et malheurs de la vie.
Il va avoir des pensées qui ne sont pas de son âge sur l’inexistence du bonheur par exemple ou encore se rendre compte des inégalités entre les gens et cela dès la naissance.
Ce livre va aussi nous parler d’un thème très fort : comment vivre après l’holocauste de la seconde guerre mondiale. En effet, Madame Rosa a été déportée à Auschwitz lorsqu’elle était jeune. Elle va en rester profondément meurtrie et traumatisée. Des années plus tard elle aura encore peur d’être à nouveau prise pour cible et fera tout pour ne plus « appartenir » au monde. C’est aussi pour cela qu’elle ne veut pas mourir à l’hôpital, elle ne veut pas être forcée de vivre sous la torture. C’est vraiment un message très fort qui nous parvient d’autant mieux qu’il s’inscrit dans une histoire toute autre. On retrouve les traces des horreurs du monde vraiment partout…
Malgré tout, on trouve des grandes marques de bonté dans ce livre. Le petit Momo n’est pas vraiment laissé seul et trouve l’aide de nombreuses personnes durant tout le livre, que ce soit les voisins qui s’entraident ou encore des inconnus dans la rue.
En bref, une lecture vraiment agréable avec des personnages forts et énormément de pistes de réflexion sur le bonheur et la vie en général. Je pense que c’est un grand classique qu’il est important de connaître (mais cela n’engage que moi).